L’aphasie est un trouble de langage qui survient le plus souvent suite à un accident vasculaire-cérébral, mais il peut également se manifester en présence d’un traumatisme crânio-cérébral ou d’une tumeur cérébrale. En fait, il apparaît lorsqu’une lésion cérébrale touche les aires cérébrales responsables du langage, lesquelles sont principalement situées dans l’hémisphère gauche du cerveau. Des atteintes du langage sont aussi susceptibles d’être observées chez les individus présentant des maladies neuro-dégénératives.
Les déficits peuvent affecter les différentes sphères du langage qui comprennent la compréhension orale, l’expression orale, la lecture et l’écriture. En fonction des composantes touchées, il est possible de définir différents types d’aphasie tels que l’aphasie de Broca, de Wernicke, de conduction et l’aphasie mixte.
Parmi les manifestations, on observe entre autres de l’anomie (manque du mot), des paraphasies (production d’un son ou d’un mot erroné), des néologismes (mot inventés), de l’agrammatisme et de la dyssyntaxie (difficulté à structurer les phrases), ainsi que des lacunes en compréhension de phrases simples ou complexes. Ces problématiques peuvent être relevées autant à l’oral qu’à l’écrit.
L’orthophoniste est le ou la professionnel·le responsable de l’évaluation de ces déficits langagiers. Cette évaluation peut se faire au moyen de tests normés permettant d’établir un profil précis des forces et faiblesses de la personne atteinte d’aphasie. Il est également possible de la bonifier par l’emploi d’observations cliniques (ex.: observation de situations de conversation naturelles). Les situations de handicap vécues au quotidien sont souvent prises en considération afin de documenter la manière dont la participation sociale est affectée par l’aphasie (ex.: conversation au téléphone, sortie au restaurant, écoute de la télévision, etc.). De concert avec le·la patient·e et sa famille, un plan d’intervention comportant des objectifs spécifiques et concrets est élaboré. Ce plan vise généralement la récupération des capacités langagières et la mise en place de stratégies compensatoires permettant de pallier les situations problématiques (ex.: utilisation du geste, du pointage, du dessin, etc.). La thérapie peut s’effectuer par le biais d’activités structurées (ex.: description d’images, réalisation de consignes, etc.), de mises en situations fonctionnelles (ex.: simulation d’un rendez-vous à la banque, etc.), de conversations encadrées et de la remise d’exercices. Les modalités seront adaptées aux besoins spécifiques de l’individu et de son entourage.
L’apraxie de la parole consiste en un trouble neurologique affectant la planification et la programmation motrice de la parole, c’est-à-dire la capacité du cerveau à prévoir les sons à produire. Ce trouble de la parole survient généralement suite à un accident vasculaire-cérébral, un traumatisme cranio-cérébral, une tumeur cérébrale ou encore, peut résulter d’un processus neuro-dégénératif, tel qu’observé dans le contexte d’une aphasie progressive primaire.
L’apraxie de la parole se caractérise principalement par du tâtonnement articulatoire, un effort articulatoire, des atteintes de la prosodie et des erreurs articulatoires inconstantes. Aussi, les erreurs produites peuvent être loin de la cible et des distorsions de sons peuvent survenir. Les erreurs produites sont involontaires et la personne atteinte tente fréquemment de s’auto-corriger, ce qui ne s’avère pas toujours fructueux. Ainsi, de la frustration et du découragement peuvent être vécus par ces personnes.
L’apraxie de la parole est généralement associée à une dissociation automatico-volontaire, c’est-à-dire qu’en contexte d’automatismes verbaux (ex.: salutations, jurons, expressions courantes), les atteintes peuvent être moins apparentes, voire absentes. Au contraire, lors de la conversation ou de productions d’énoncés volontaires (ex.: donner son opinion, faire un commentaire, poser une question), les atteintes peuvent être plus marquées. Par ailleurs, un contexte complexe ou plus stressant, ainsi que l’augmentation de la longueur des mots et des énoncés ont un impact négatif sur la production motrice.
L’apraxie de la parole n’affecte pas la compréhension, la morphosyntaxe et les habiletés lexico-sémantiques. Ce trouble de la parole se présente souvent en concomitance avec une aphasie.
Le rôle de l’orthophoniste consiste à évaluer la parole, offrir des traitements, mettre en place des stratégies de communication et/ou des moyens alternatifs de communication. L’orthophoniste sensibilise aussi les proches de la personne affectée et adapte l’environnement au besoin.
Le bégaiement est un trouble de la parole qui affecte la fluidité du discours. Il apparait, dans la très grande majorité des cas, entre 2 et 4 ans. Environ 5 % des enfants bégaient en bas âge. De ce nombre, 6 à 8 enfants sur 10 cessent de bégayer sans traitement. On parle alors de récupération naturelle. À l’âge adulte, 1 % de la population présente un bégaiement persistant, dont 4 hommes pour 1 femme.
Les causes exactes du bégaiement sont inconnues. Il semble que des différences dans le fonctionnement du cerveau et l’hérédité jouent un rôle important. D’autres facteurs, comme la fatigue ou le stress, peuvent contribuer à faire augmenter ou diminuer le bégaiement sans en être la cause.
Le bégaiement se manifeste par des répétitions de sons (ex.: p-p-p-papa), de syllabes (ex.: mai-mai-mai-maison) et/ou de mots (ex.: moi-moi-moi-moi je veux…), des blocages (des mots qui ne veulent pas sortir, ex.: ___ je veux) et/ou des allongements de sons (ex.: jjjjjjjje veux). De la tension musculaire et des mouvements associés (ex.: cligner des yeux, dilater les narines, serrer les poings, taper du pied, etc.) peuvent être présents. Il arrive que le bégaiement engendre de l’évitement de mots ou de situations (ex.: refuser de faire une présentation orale, ne pas aller à une rencontre familiale, s’absenter d’une réunion, etc.) et des pensées négatives au sujet de la parole et la communication.
L’orthophoniste est le·la professionnel·le de l’intervention pour ce qui est des différentes facettes du bégaiement. Il·Elle procède à l’évaluation de la parole et des autres aspects pouvant être touchés (ex.: manifestations physiques, émotions, pensées, comportements, etc.) et est en mesure de faire des recommandations appropriées selon l’âge, les caractéristiques et la situation de chacun (ex.: thérapie pour favoriser une parole plus fluide, conseils pour faciliter la communication, échanges avec l’enseignant·e, intervention en classe, guidance quant à la prise de parole en public, etc.).
Pour un·e jeune enfant, il est recommandé de consulter l’orthophoniste si le bégaiement est présent depuis plus de 12 mois, l’enfant a 4 ans ou plus ou l’enfant (ou son entourage) réagit fortement au bégaiement. Pour les plus enfants plus vieux, les adolescent·e·s et les adultes, il est recommandé de consulter sans attendre.
La dysarthrie est un trouble neurologique de la parole qui résulte d’une paralysie, d’une faiblesse ou d’un manque de coordination des muscles reliés à la production de la parole. Elle peut être associée à une maladie congénitale (ex.: paralysie cérébrale), être acquise à la suite d’un accident vasculaire-cérébral, d’un traumatisme crânio-cérébral ou se manifester lors de maladies neuro-dégénératives.
Les déficits peuvent affecter un seul ou plusieurs des aspects suivants: respiration, phonation, résonance, articulation et prosodie. On retrouve différents types de dysarthrie dont les manifestations varient considérablement d’une personne à l’autre selon plusieurs facteurs tels que le lieu de la lésion dans le cerveau et la sévérité de l’atteinte. La dysarthrie affecte l’intelligibilité, l’aspect naturel de la parole et la facilité à communiquer. Parmi les manifestations, on peut observer une incapacité à contrôler adéquatement, la langue, les lèvres ou la mâchoire pouvant compromettre la précision articulatoire et entrainer une parole robotique, un débit trop lent, trop rapide ou variable, une voix trop faible ou trop forte, une voix rauque, voilée, nasillarde, etc. La présence d’une dysarthrie peut nuire à la participation sociale, à l’estime de soi et à la qualité de vie de la personne atteinte, et ce peu importe le degré de sévérité.
L’orthophoniste évalue l’anatomie et la physiologie des organes bucco-pharyngo-laryngés et qualifie les composantes de la parole qui sont atteintes. Il·Elle considère également la capacité de la personne à se faire comprendre de même que les situations de handicap engendrées par la dysarthrie. Ainsi, l’orthophoniste peut déterminer le plan d’invention à mettre en place et assurer le suivi. Il est à noter que les personnes ayant un dysarthrie présentent aussi souvent une dysphagie. Les orthophonistes évaluent donc parallèlement les atteintes au plan de la parole et de la déglutition.
L’orthophoniste dispose d’une gamme de moyens pour optimiser l’intelligibilité de la parole des personnes ayant une dysarthrie. Puisque la dysarthrie s’accompagne souvent d’incapacités motrices, il est souvent nécessaire de travailler de concert avec le·la physiothérapeute et l’ergothérapeute pour optimiser le contrôle postural nécessaire à la production de la parole. Afin d’améliorer l’intelligibilité, l’orthophoniste choisit les exercices appropriés de respiration, phonation, articulation et résonance. Il·Elle propose des stratégies pour augmenter la précision articulatoire, modifier le débit, la prosodie ou l’intensité de la parole. De plus, des stratégies de communication compensatoires, comme celle de ralentir le débit, peuvent aussi être enseignées pour favoriser la communication. Également, les personnes vivant avec une dysarthrie sévère ou dégénérative peuvent bénéficier d’une aide technique à la communication. Il pourrait s’agir d’un tableau imagé, d’un abécédaire, d’un amplificateur de voix ou d’un ordinateur de haute technologie pouvant capter les mouvements du regard. Au Québec, ces aides techniques peuvent être offertes gratuitement à la suite d’une évaluation interdisciplinaire.
La dyscalculie est présente chez 3 à 6 % des enfants d’âge scolaire. Autrement appelée trouble des apprentissages en mathématiques, la dyscalculie est un trouble spécifique des apprentissages qui touche les mathématiques. Elle affecte les apprentissages dès les premières années de scolarité. Les difficultés sont durables et résistent aux interventions mises en place pour aider l’enfant. Toutefois, avec de l’aide et des outils adéquats, même un·e enfant qui présente une dyscalculie peut apprendre les mathématiques et compenser ses difficultés. La dyscalculie ne s’explique pas par une déficience intellectuelle, une acuité visuelle ou auditive non corrigée, un désordre neurologique (ex.: traumatisme crânio-cérébral), un trouble psychosocial, un manque d’instruction académique ou une instruction académique inadéquate.
Les déficits peuvent affecter les différents domaines des mathématiques. Un·e enfant dyscalculique peut présenter des difficultés au niveau du sens du nombre (percevoir, comprendre, manipuler les quantités), des symboles numériques (connaitre la comptine numérique, compter des objets, lire et écrire des nombres), du calcul (appliquer des procédures de calcul, connaitre les tables en mémoire) ou encore de la résolution de problèmes.
L’évaluation des capacités mathématiques, le diagnostic de la dyscalculie et l’intervention auprès des personnes présentant une dyscalculie ne sont des actes réservés à aucun ordre professionnel à ce jour. Toutefois, les orthophonistes sont des professionnel·les qui peuvent se charger de l’évaluation de ces déficits mathématiques. Cette évaluation peut se faire au moyen de tests normés permettant d’établir un profil précis des forces et faiblesses de la personne dyscalculique. Les observations cliniques (ex.: observation des stratégies) sont également des éléments importants de l’évaluation. En collaboration avec le·la patient·e et sa famille, un plan d’intervention comportant des objectifs spécifiques et concrets est élaboré. Ce plan vise généralement le développement des capacités mathématiques et la mise en place de stratégies compensatoires permettant de pallier les situations problématiques (ex.: utilisation de stratégies de calcul plus simples, de la calculatrice, etc.). L’intervention peut s’effectuer par le biais d’activités structurées et explicites (ex.: réalisation de calculs à l’aide d’une stratégie expliquée, etc.), de mises en situations fonctionnelles (ex.: simulation de résolution de problèmes, etc.) et de la remise d’exercices de pratique. Les modalités seront adaptées aux besoins spécifiques de l’individu.
La dyslexie est définie comme un trouble de la lecture qui affecte spécifiquement l’identification des mots écrits. Elle découle de particularités dans l’anatomie et le fonctionnement de certaines zones du cerveau. Ces particularités peuvent s’inscrire dans le développement cérébral de l’enfant (dyslexie développementale) ou encore survenir à la suite d’une atteinte cérébrale, dans le cadre d’une aphasie par exemple (dyslexie acquise). Dans le cadre de la dyslexie développementale, la cause considérée comme la plus typique à l’heure actuelle est une difficulté particulièrement marquée dans l’analyse des sons du langage (composante phonologique).
Dans la dyslexie (développementale et acquise), la « mécanique » cognitive du cerveau qui permet le passage de la forme écrite des mots lus à leur forme orale est très problématique. Cette mécanique s’opère par deux procédures qui peuvent s’avérer insuffisantes ou lacunaires:
1) L’application des correspondances lettres/sons qui permet le décodage (ex.: la lettre « f » fait le son /ffff/ et la séquence de lettres « eau » fait le son /o/);
2) La construction nécessaire et l’accès à la représentation du mot écrit, son image en quelque sorte, qui est enregistrée dans la mémoire à long terme (ex.: « monsieur » lu « mesieu » et non pas « mon…si… eurre »).
Dans un cas comme dans l’autre, ceci fait en sorte que l’identification de mots écrits n’est pas suffisamment « automatique » pour assurer la fluidité de la lecture (c’est-à-dire une lecture facile, sans effort). Concrètement, la lecture des mots comportera davantage d’erreurs et sera plus lente que ce qui peut être attendu en fonction du niveau de scolarisation, l’âge, le profil cognitif – notamment sur le plan du langage – et l’expérience en lecture.
Conséquemment, l’accès au sens des mots peut s’avérer particulièrement difficile et ainsi avoir des répercussions secondaires importantes sur la compréhension en lecture.
Lorsque la dyslexie est développementale, les difficultés avec l’apprentissage de l’identification de mots écrits sont généralement observées dès le début de la scolarisation. Celles-ci perdurent dans le temps en dépit d’un enseignement approprié. L’importance et la persistance des difficultés vécues par l’enfant mèneront donc à l’identification de la dyslexie après quelques années de scolarisation. Des difficultés en orthographe sont également le plus souvent présentes, d’où l’appellation de plus en plus répandue de dyslexie-dysorthographie.
Lors de l’évaluation, l’orthophoniste documente les difficultés rencontrées en lecture et en écriture pour vérifier si elles découlent d’habiletés langagières insuffisamment développées ou consolidées, tant pour l’identification des mots écrits que pour la compréhension en lecture. Selon le portrait langagier obtenu et l’ensemble des informations disponibles, une conclusion de dyslexie pourra être posée. Des conseils, des recommandations de même que des objectifs d’intervention seront proposés à la suite de cette démarche.
Lors de l’intervention orthophonique, un travail ciblé sur les aspects langagiers problématiques est effectué de façon à rendre la personne dyslexique plus habile, plus stratégique et plus fonctionnelle en lecture et en écriture. Des moyens compensatoires pourront également être mis en place lorsque nécessaires.
La déglutition est la fonction qui consiste à avaler les aliments liquides et solides, la salive et les sécrétions, en les faisant passer par la bouche, la gorge et l’œsophage pour aller dans l’estomac. La déglutition est un processus complexe nécessitant la coordination de mouvements précis des lèvres, des joues, de la langue, de la mâchoire et du palais pour la formation et la propulsion du bolus alimentaire, ainsi que du pharynx, du larynx et de l’œsophage pour le transport du bolus alimentaire et la protection des voies respiratoires. La déglutition n’est pas un simple réflexe mais requiert plutôt un contrôle neurologique complexe. La coordination entre la mastication, la déglutition et la respiration, ou bien la succion, la déglutition, et la respiration chez les nourrissons, est essentielle. La déglutition (l’alimentation) se développe en parallèle avec la parole et le langage et on peut donc observer une cooccurrence des troubles de la parole, du langage et de la déglutition chez les adultes et les enfants.
La dysphagie est un trouble de la déglutition (autrement dit, une difficulté à avaler). Elle peut être en lien avec des problématiques anatomiques et/ou physiologiques au niveau de la cavité orale, du pharynx, du larynx et/ou de l’œsophage. Un adulte ou un enfant dysphagique peut avoir de la difficulté à transférer la nourriture de façon sécuritaire et efficace de la bouche vers l’estomac. La déglutition n’est pas seulement une fonction qui existe pour manger et boire. La salive est produite continuellement et la déglutition s’effectue entre 1500 et 2000 fois par jour afin d’évacuer les sécrétions. Ainsi, la dysphagie peut même affecter la capacité d’une personne à avaler sa salive.
La dysphagie n’est pas une maladie, mais plutôt un symptôme d’une condition médicale sous-jacente. Les lésions neurologiques (ex.: accident vasculaire cérébral, traumatisme crânio-cérébral), les maladies neuro-dégénératives, les démences, les cancers de la bouche et de la gorge, les anomalies structurelles (ex.: adénoïdes/amygdales hypertrophiées) et les trachéotomies placent les adultes et les enfants à risque de dysphagie. Certaines difficultés peuvent aussi être attribuables au vieillissement ou être l’effet secondaire de certains médicaments. Chez la clientèle pédiatrique, les troubles de la déglutition (et de l’alimentation) sont fréquemment observés chez les nourrissons prématurés. De plus, ils s’inscrivent souvent dans le profil développemental des enfants ayant des troubles neuro-développementaux (ex.: trouble développemental du langage, paralysie cérébrale, trouble du spectre de l’autisme, syndromes).
Les manifestations de la dysphagie et ses caractéristiques varient énormément d’un individu à l’autre et selon la condition médicale sous-jacente. À titre d’exemple, certains patients présentent une faiblesse des muscles de la langue et ont de la difficulté à propulser le bolus alimentaire vers le pharynx. D’autres présentent une faiblesse des muscles du pharynx ou du larynx ont de la difficulté à transporter le bolus alimentaire vers l’oesophage, ou à protéger leurs voies respiratoires afin que les aliments liquides et solides, la salive et les sécrétions ne passent pas par les voies respiratoires lorsqu’ils avalent. Quelques manifestations fréquemment rapportées par les patients dysphagiques sont une sensation de blocage dans la gorge en mangeant et de la toux.
Étant donné que l’alimentation prend souvent place dans des contextes interactionnels, un trouble de la déglutition peut avoir des impacts négatifs sur l’intégration et la participation sociale d’un individu, et ainsi affecter sa qualité de vie. Un·e enfant dont la santé est compromise par un trouble de la déglutition (et de l’alimentation) peut également expérimenter des impacts sur ses apprentissages scolaires.
L’orthophoniste possède la formation et une expertise de pointe pour évaluer et intervenir au plan de la déglutition oro-pharyngée. Son évaluation permet de déterminer la présence ou non d’un trouble de la déglutition, et sa sévérité le cas échéant, ainsi qu’à identifier les déficits anatomiques et physiologiques spécifiques au trouble de la déglutition. Ceci peut se faire par une évaluation clinique, par une évaluation en radiologie où des radiographies sont prises pendant que le patient boit/mange, et/ou par un examen naso-endoscopique (caméra insérée par le nez) avec la collaboration d’un médecin. Une bonne connaissance des conditions médicales sous-jacentes au trouble de la déglutition permet à l’orthophoniste de statuer sur le risque relatif d’aspiration, de contribuer au processus décisionnel concernant une alimentation sécuritaire et de déterminer les approches thérapeutiques appropriées pour cibler spécifiquement les déficits anatomiques et physiologiques. L’orthophoniste peut conseiller à un individu dysphagique des stratégies pour l’aider à avaler plus facilement et entreprendre avec lui des exercices visant l’amélioration de ses capacités à avaler.
La dysphonie est un trouble de la voix qui se manifeste par une altération du son et de la qualité de la voix, la rendant inhabituelle. Elle s’explique le plus souvent par des lésions aux plis vocaux (ex.: nodules, polypes, etc.), une atteinte d’ordre neurologique (ex.: paralysie de pli vocal, tremblement, etc.) ou encore par l’utilisation répétée de mauvaises habitudes vocales ou d’une technique vocale sous-optimale. La dysphonie peut aussi être causée par des conditions de santé telles le reflux gastro-œsophagien, les allergies respiratoires ou les infections des voies respiratoires supérieures.
Les manifestations les plus fréquentes sont d’ordre perceptuel: la voix devient rauque, éteinte, enrouée ou forcée. L’intensité et la hauteur de la voix peuvent également être affectées. Il est possible que la dysphonie s’accompagne de malaises physiques tels une sensation de chat dans la gorge ou d’irritation, une sécheresse ou la présence de douleur, et ce lors de la production vocale ou non. Dans plusieurs cas, la personne atteinte de dysphonie éprouve également une sensation d’effort ou de forçage ainsi qu’une fatigue vocale s’installant suite à l’utilisation prolongée de la voix. Ces manifestations peuvent s’avérer transitoires ou persistantes. Lorsque le problème est persistant ou récurrent, il est recommandé de consulter un médecin ORL (spécialiste en oto-rhino-laryngologie). Ce dernier visualisera le larynx et les plis vocaux afin de vérifier l’intégrité des structures et leur fonctionnement, pour ensuite poser un diagnostic.
L’orthophoniste est le·la professionnel·le responsable de l’évaluation et de la réhabilitation des troubles de la voix, une fois le diagnostic ORL établi. Il·Elle évalue les paramètres vocaux, le contexte d’apparition et les facteurs contributifs à la dysphonie afin d’établir un plan de traitement adapté et personnalisé en fonction des difficultés spécifiques du·de la patient·e, de ses attentes et du diagnostic ORL. Une fois l’évaluation terminée, l’orthophoniste et le·la patient·e amorcent ensemble une thérapie vocale visant l’amélioration du trouble vocal vers la voix la plus saine et fonctionnelle possible. Cette thérapie vise d’abord la prise de conscience des mauvaises habitudes vocales pouvant contribuer à la dysphonie (ex.: habitudes de consommation, facteurs environnementaux, facteurs comportementaux, etc.). La thérapie consiste généralement en l’application de conseils et exercices visant la réduction des microtraumatismes laryngés et autres sources d’irritation, tout en améliorant la fonction vocale (permettre une vibration optimale des plis vocaux en l’absence d’effort). Enfin, les différents exercices vocaux permettent le travail des systèmes impliqués dans la production de la voix, soit la respiration, la phonation et la résonance, de façon à équilibrer leur mode de fonctionnement. Ce travail est, d’une part, expliqué et enseigné par l’orthophoniste lors des séances et, d’autre part, effectué à domicile par le·la patient·e sur une base quotidienne ou selon les recommandations de l’orthophoniste. L’objectif ultime, outre l’amélioration de la voix, est la généralisation d’une bonne qualité vocale et le maintien des bonnes habitudes une fois le suivi orthophonique terminé.
Une laryngectomie est une intervention chirurgicale consistant à l’ablation du larynx, organe qui comprend les plis vocaux. Cette chirurgie est pratiquée principalement chez les patient·e·s atteints d’un cancer du larynx, mais peut aussi être proposée à des patient·e·s dans le contexte d’autres conditions médicales. Suite à cette chirurgie, les patient·e·s demeurent avec une trachéostomie permanente et ne peuvent plus produire leur voix. On dit alors qu’ils·elles sont aphones. Aussi, comme il n’y a plus de communication entre la voie pour respirer (trachée) et la voie pour avaler (œsophage), les patient·e·s laryngectomisé·e·s ne peuvent plus s’étouffer. Par contre, suite à la chirurgie et aux traitements contre le cancer, certains patient·e·s peuvent avoir des difficultés à avaler.
L’orthophoniste est le·la professionnel·le responsable de la réadaptation de ces problèmes de parole et de déglutition. Malgré le fait que les patient·e·s ne peuvent plus produire de voix laryngée, la parole peut être effectuée par d’autres moyens et l’orthophoniste pourra aider les patient·e·s à développer leur nouvelle voix. Dès les premiers jours qui suivent la chirurgie, les patient·e·s peuvent communiquer avec un larynx artificiel. Ces appareils produisent une voix mécanique, voire légèrement robotisée, qui vient remplacer le son de la voix autrefois produite par les plis vocaux. Certains continueront à utiliser ce type d’appareil, mais d’autres préféreront développer une nouvelle voix, produite avec l’œsophage (voix œsophagienne). Ce type de voix peut se développer par l’apprentissage d’une technique particulière en rééducation orthophonique ou par l’utilisation d’une prothèse (prothèse trachéo-œsophagienne). L’orthophoniste pourra évaluer avec le·la patient·e les avantages et les inconvénients de chacun de ces modes de communication et faire l’enseignement et l’entraînement nécessaires.
Pour les difficultés de déglutition pouvant être associées à la laryngectomie, l’orthophoniste pourra évaluer l’impact de celle-ci sur la mécanique de la déglutition. Ceci peut se faire par une évaluation clinique, par une évaluation en radiologie où des radiographies sont prises pendant que le·la patient·e boit/mange, et/ou par un examen naso-endoscopique (caméra insérée par le nez) avec la collaboration d’un médecin. Suite à son évaluation, l’orthophoniste pourra déterminer les approches thérapeutiques appropriées pour cibler spécifiquement les déficits identifiés.
Une trachéotomie est une intervention chirurgicale consistant à créer une ouverture à la base du cou dans laquelle est insérée une canule trachéale (tube de plastique) pour permettre au patient de respirer. Il ne faut pas confondre ce type de chirurgie avec une trachéostomie chez un patient ayant eu une laryngectomie. Dans le cas d’une trachéotomie, les patient·es conservent leur larynx et leurs plis vocaux. Cette chirurgie est pratiquée chez des patient·es ayant des difficultés respiratoires d’origines multiples. Cette trachéotomie est souvent temporaire, soit jusqu’à ce que la problématique respiratoire se règle, mais elle peut également être permanente chez certaines personnes. Comme la trachéotomie peut affecter les mouvements du larynx et change le trajet de l’air pendant la respiration et la déglutition, les patient·e·s avec une trachéotomie peuvent avoir des difficultés à parler et à avaler.
L’orthophoniste est le·la professionnel·le responsable de la réadaptation de ces problèmes de parole et de déglutition. En fonction du type de canule trachéale et de l’état de santé du·de la patient·e, l’orthophoniste évalue la possibilité de mettre en place des moyens pour faciliter la production de la voix lorsque possible. Dans le cas contraire, l’orthophoniste pourra proposer d’autres moyens de communication (ex.: pictogrammes, écriture, etc.)
Pour les difficultés de déglutition pouvant être associées à la trachéotomie, l’orthophoniste pourra évaluer l’impact de celle-ci sur la mécanique de la déglutition. Ceci peut se faire par une évaluation clinique, par une évaluation en radiologie où des radiographies sont prises pendant que le·la patient·e boit/mange, et/ou par un examen naso-endoscopique (caméra insérée par le nez) avec la collaboration d’un médecin. Suite à son évaluation, l’orthophoniste pourra contribuer au processus décisionnel concernant une alimentation sécuritaire et déterminer les approches thérapeutiques appropriées pour cibler spécifiquement les déficits identifiés.
Le trouble cognitivo-communicatif fait référence à des difficultés de communication dans le contexte d’atteintes cognitives (ex.: atteintes de l’attention, de la mémoire, de l’organisation, du traitement de l’information, du raisonnement, des fonctions exécutives). Ces difficultés de communication peuvent se traduire par des difficultés à s’exprimer, à comprendre, à lire, à écrire, à converser et/ou à interagir socialement. Elles surviennent généralement dans un contexte de traumatisme crânio-cérébral, d’accident vasculaire cérébral, de tumeur cérébrale et/ou de démence.
Le trouble cognitivo-communicatif se différencie de l’aphasie par le type d’atteintes cérébrales et par le profil de communication obtenu. Ainsi, dans le contexte d’un trouble cognitivo-communicatif, les atteintes touchent principalement les habiletés pragmatiques, le discours conversationnel, les habiletés lexico-sémantiques, la fluence verbale, la compréhension du langage indirect, la prosodie et le raisonnement verbal. Par conséquent, une personne présentant un trouble cognitivo-communicatif peut tenir un discours conversationnel divergent, confabulatoire et/ou désorganisé, faire des commentaires désinhibés, produire des persévérations verbales, avoir des difficultés à suivre une conversation et/ou à comprendre l’humour et les inférences, etc. Ces personnes sont souvent peu conscientes de leurs difficultés de communication.
Le trouble cognitivo-communicatif peut donc avoir des impacts sur le plan fonctionnel (ex.: faire l’épicerie, planifier sa journée, prendre des rendez-vous, gérer ses finances), à l’école et au travail, et dans les interactions sociales, pouvant ainsi mener à l’isolement social.
Le rôle de l’orthophoniste consiste à évaluer les habiletés cognitivo-communicatives, offrir des traitements en fonction des déficits, mettre en place des stratégies de communication et/ou des moyens alternatifs de communication, sensibiliser les proches et les autres personnes gravitant autour de la personne affectée ainsi qu’adapter l’environnement au besoin.
Le terme « trouble de la communication sociale ou trouble de la communication sociale-pragmatique » a fait son apparition dans la littérature scientifique avec la publication du DSM-5 (Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders) en 2013. Ce trouble est caractérisé par des difficultés persistantes dans l’utilisation sociale de la communication verbale et non-verbale.
Même si les causes ne sont pas clairement établies, ce trouble est d’origine neuro-développementale, ce qui veut dire qu’il apparaît assez tôt dans le développement du·de la jeune enfant et qu’il va persister dans le temps. Toujours selon le DSM-5, il s’insère dans la grande famille des troubles de la communication. Il se présente sous diverses manifestations: difficultés avec les règles de conversation et de pragmatique (ex: tour de parole, salutations, contact visuel, etc.); difficultés à ajuster son discours selon le contexte et les buts de la communication; difficultés à interpréter les informations implicites (ce qui n’est pas dit explicitement ou directement).
Même si certaines caractéristiques du trouble de la communication sociale sont aussi observées chez les personnes avec un trouble du spectre de l’autisme, il ne peut en aucun cas y être associé. En effet, au contraire des personnes qui ont un trouble du spectre de l’autisme, les personnes diagnostiquées avec un trouble de la communication sociale ne présentent pas les comportements, les activités ou les intérêts répétitifs et restreints.
Une équipe multidisciplinaire, dont fait partie l’orthophoniste, prend part à l’évaluation du trouble de la communication sociale. Le trouble du spectre de l’autisme doit avoir été écarté par l’équipe multidisciplinaire avant de pouvoir conclure à la présence ou non d’un trouble de la communication sociale. L’intervention et la rééducation implique ensuite l’orthophoniste qui mettra en place un plan de traitement et des objectifs spécifiques afin d’améliorer la communication de l’enfant, de l’adolescent·e ou de l’adulte concerné·e.
Un trouble de la résonance se définit par une vibration anormale du son de la voix à travers les différentes cavités orale, nasale et/ou pharyngée. La résonance d’un individu est déterminée par la forme et la dimension de ces cavités mais également par la longueur et la mobilité du voile du palais (aussi appelé mécanisme vélopharyngé). La transmission du son à travers les cavités peut donc être perturbée par une obstruction (ex.: congestion nasale) ou une dysfonction vélopharyngée (DVP). La DVP est un terme général pour représenter une fermeture inadéquate du voile du palais contre la paroi postérieure du pharynx. Lorsqu’un individu présente une DVP, celle-ci peut être d’origine anatomique (ex.: fissure palatine, post-adénoïdectomie) et/ou motrice (ex.: dysarthrie) et/ou en lien avec un mauvais apprentissage (ex.: surdité). La DVP a donc un impact inévitable sur la résonance mais également sur l’ensemble des paramètres de la parole.
Un trouble de la résonance peut se manifester par une hypernasalité (voix nasillarde), une hyponasalité (voix enrhumée), une résonance cul-de-sac (patate chaude) ou une résonance mixte. Par ailleurs, lorsqu’une DVP est présente, celle-ci peut affecter l’ensemble des paramètres de la parole, tels l’articulation, la fluidité, la phonation et la respiration. On pourrait entendre des consonnes orales transformées en consonnes nasales (ex: mémé pour bébé), du souffle nasal, des turbulences nasales ou des « mécanismes compensatoires » (ex.: coup de glotte). L’enfant pourrait également être incapable de souffler par la bouche et avoir des reflux de liquide ou de nourriture par le nez lorsqu’il·elle boit/mange.
L’orthophoniste est le·la professionnel·le responsable de l’évaluation et de l’intervention auprès personnes qui présentent des troubles de la résonance et des DVP. Une référence vers une équipe spécialisée pourrait alors être recommandée. Par la suite, l’orthophoniste aidera son patient à améliorer sa résonance ainsi que les autres paramètres de sa parole par différents moyens (ex.: maintenir une bonne hygiène nasale, diriger l’air oralement, établir une pression intra-orale suffisante et préciser l’articulation).
Le trouble développemental du langage (TDL), anciennement appelé trouble primaire du langage ou dysphasie, est un trouble du langage qui touche 7,5 % de la population et qui a des conséquences sur la vie sociale et scolaire. Le TDL est un des troubles neuro-développementaux les plus fréquents, soit plus fréquent que le trouble déficitaire de l’attention et que le trouble du spectre de l’autisme.
Le TDL n’est pas lié à une cause médicale connue (ex.: traumatisme crânio-cérébral, aphasie en lien avec l’épilepsie, déficience auditive, paralysie cérébrale, trisomie 21, déficience intellectuelle, trouble du spectre de l’autisme, etc.).
En présence d’un TDL, les premières difficultés surviennent très tôt dans le développement de l’enfant, dès ses premières années de vie. Les enfants qui ont un trouble développemental du langage développent leur langage mais moins rapidement que les autres enfants de leur âge. Leurs difficultés vont persister à long terme et ces enfants auront donc des habiletés langagières plus faibles que leurs pairs du même âge.
Certains enfants de moins de 5 ans auront des difficultés passagères qui auront peu d’impact sur leur quotidien. Il est alors question de difficultés de langage (anciennement appelé retard de langage) plutôt que d’un trouble.
Le TDL peut affecter les différentes composantes du langage, telles que la compréhension des mots et des phrases, le vocabulaire, la construction des phrases, etc. Puisque le développement de la lecture et de l’écriture s’appuie sur le langage oral, les difficultés liées au TDL se reflètent habituellement au plan du langage écrit. Le TDL a un impact important sur le développement de l’enfant et entrave souvent les apprentissages scolaires.
L’orthophoniste est le·la professionnel·le responsable de la prévention des difficultés de langage ainsi que de l’évaluation et de l’intervention auprès des enfants qui ont un TDL. L’évaluation peut se faire au moyen de tests normés et/ou d’observations lors d’une conversation ou d’un jeu. L’orthophoniste analyse ces données, établit un profil précis et identifie les forces et faiblesses de l’enfant. Avec l’enfant et sa famille, l’orthophoniste fixe des objectifs spécifiques et concrets afin d’aider l’enfant à mieux comprendre, parler, lire et écrire. En plus des rencontres individuelles ou en groupe qui sont offertes par l’orthophoniste, des stratégies sont enseignées aux parents, aux éducateurs·trices en garderie et/ou aux intervenant·e·s de l’école afin que tous adoptent des attitudes qui faciliteront les progrès de l’enfant. Les jeux forment une partie intégrante des thérapies orthophoniques auprès des enfants ayant un TDL. Dans le réseau public, les enfants avec un TDL peuvent obtenir des services dans un CLSC, dans un centre de réadaptation et à l’école, dépendamment de la région, de l’âge et de l’ampleur des difficultés observées. Plusieurs orthophonistes œuvrant en clinique privée offrent aussi des services pour ces enfants.
Les troubles du développement des sons de la parole (TDSP) forment une sous-catégorie parmi les troubles de la communication. Les enfants ayant un TDSP ont une intelligibilité réduite; leur parole est plus difficile à comprendre que celle des enfants du même âge. Leur parole se caractérise par un haut taux d’erreurs qui peuvent toucher les voyelles, les consonnes, la structure des syllabes et la prosodie. Les TDSP regroupent les sous-types de troubles suivants: trouble phonologique, trouble d’articulation, dyspraxie verbale et dysarthrie développementale. Les enfants ayant un TDSP sont plus à risque d’avoir d’autres troubles de communication (ex.: bégaiement, trouble développemental du langage). Le pronostic de l’intervention est généralement bon pour les enfants ayant un TDSP léger à modéré.
Les enfants ayant un TDSP produisent une parole qui est moins intelligible que les enfants du même âge. Les quatre sous-types de TDSP correspondent à des profils différents.
Le profil de trouble phonologique correspond à une production fréquente de substitutions et d’omissions de sons, mais ces erreurs sont souvent stables. Par exemple, l’enfant de 4 ans qui produit « t » au lieu de « k » dans tous les mots (ex.: « tamp » pour « camp », « tafé » pour « café »).
Le profil de dyspraxie verbale correspond à une production fréquente de substitutions et d’omissions qui sont souvent variables. Par exemple, l’enfant de 4 ans qui produit « t », « r » ou « g » pour le « k ». De plus, une augmentation des erreurs avec la complexité du mot est souvent observée. Les enfants ayant une dyspraxie verbale peuvent démontrer une difficulté à amorcer un énoncé.
Le profil de trouble d’articulation est observé plutôt chez les enfants d’âge scolaire et correspond à une difficulté à bien produire un ou quelques phonèmes. Par exemple, l’enfant de 8 ans qui produit un « s » entre les dents (« sigmatisme » ou « parler sur le bout de la langue »).
Finalement, le profil de dysarthrie développementale correspond à une production des sons avec une distorsion qui est causée par une atteinte du système moteur. La dysarthrie développementale est présente chez certains enfants ayant une déficience motrice centrale .
L’orthophoniste est le·la professionnel·le responsables de l’évaluation des troubles de communication afin de déterminer l’intervention requise pour les enfants ayant un trouble de communication. Dans le contexte des TDSP, l’orthophoniste joue plusieurs rôles:
Le trouble orofacial myofonctionnel (TOM) est un trouble qui fait référence à une fonction musculaire inappropriée et/ou à de mauvaises habitudes impliquant la langue, les lèvres, la mâchoire et le visage. Il existe une variété de TOM, mais le plus commun demeure la propulsion linguale. Le TOM est également connu dans la population générale sous le nom de « déglutition atypique », un terme qui ne fait référence qu’à un élément possible de la problématique.
Lors de la déglutition et/ou de l’articulation et/ou de la posture de la langue au repos, le TOM peut contribuer au développement non optimal du visage, et au développement/maintien d’une malocclusion et d’un mauvais alignement des dents. Il peut également provoquer une récidive du traitement orthodontique et des problèmes au niveau de l’articulation temporo-mandibulaire. Il y aurait 38 % de TOM dans la population en général et 81% de TOM chez les enfants avec un trouble d’articulation.
Le TOM peut se manifester de différentes façons, mais les signes et les symptômes les plus fréquents sont une respiration buccale, des lèvres hypotoniques et ourlées, une protrusion de la langue au repos, une grimace faciale lors de la déglutition, une béance antérieure au niveau des dents, du bruxisme et un menton en balle de golf. La personne qui présente une TOM peut également avoir de la difficulté à avaler les pilules, des troubles articulatoires et des maux de tête. Il est toutefois important de rappeler qu’il n’est pas nécessaire de manifester tous les signes et symptômes pour présenter un TOM.
L’orthophoniste est le·la professionnel·le responsable de l’évaluation et de l’intervention auprès personnes qui présentent un TOM. L’évaluation et la mise en place d’un suivi peuvent être entreprises dès l’âge de 4-5 ans. Le rôle de l’orthophoniste est d’aider son·sa patient·e à rétablir des patrons moteurs appropriés pour une respiration, déglutition, mastication, articulation et posture adéquates. Il·Elle l’accompagne également à réduire ses habitudes orales nuisibles (ex.: sucer le pouce, ronger les ongles, bruxisme, etc.) et établir des liens avec les autres professionnel·le·s impliqué·e·s dans le traitement (orthodontiste, dentiste, ORL, etc.).
L’acouphène, parfois appelé « son fantôme », se définit comme étant la perception d’un son sans source sonore extérieure. En d’autres mots, l’acouphène est un son entendu par une personne, mais qui ne provient pas de son environnement.
L’acouphène n’est pas une maladie, mais plutôt un symptôme. Sa présence indique qu’il y a un dérèglement dans le système auditif. Une multitude de dérèglements peuvent engendrer un acouphène, la principale étant la perte d’audition. Une baisse d’audition due à l’âge, à l’exposition au bruit, à une otite et à un bouchon de cérumen ne sont que quelques exemples de causes pouvant engendrer un acouphène. Des tensions au niveau du cou et de la mâchoire, la prise de certains médicaments et des problèmes métaboliques peuvent aussi causer un acouphène. Le stress, la fatigue et parfois la consommation de certains aliments peuvent exacerber l’acouphène.
10 à 15% de la population vit avec un acouphène. La majorité de ces personnes arrivent à en faire abstraction et à l’oublier. Cependant, 10 à 20% de ceux qui ont un acouphène le trouvent dérangeant. L’acouphène dérangeant peut interférer avec la concentration, le sommeil ou d’autres activités de la vie quotidienne.
Un acouphène peut prendre plusieurs formes. Il peut s’apparenter à un sifflement, un bourdonnement, un grésillement ou un tintement. Il peut être continu, intermittent ou pulsatile. Il peut être perçu dans une seule oreille, les deux oreilles, au centre de la tête ou même parfois à l’extérieur de la tête. Certaines personnes peuvent noter un changement dans leur acouphène selon les mouvements et les tensions au niveau du cou et de la mâchoire. D’autres peuvent voir leur acouphène augmenter avec l’exposition au bruit, la fatigue, le stress ou même la prise de certains aliments ou médicaments. Bref, chaque acouphène est unique en son genre, et seule la personne qui l’expérimente peut le décrire. En effet, il n’existe pas encore d’outil objectif permettant de mesurer un acouphène.
Le volume d’un acouphène se trouve habituellement en dessous de 10 dBSL. Toutefois, la personne qui l’expérimente peut avoir l’impression que le volume est plus fort, particulièrement lorsqu’elle se trouve dans un environnement silencieux. Dans le calme, l’acouphène ressort davantage puisqu’aucun son ambiant ne peut venir le camoufler ou le tempérer.
Lorsqu’une personne expérimente un acouphène dérangeant, il est recommandé de consulter un/e audiologiste.
Pour commencer, l’audiologiste tentera d’identifier la cause de cet acouphène avec une histoire de cas détaillée et une évaluation auditive complète. Notons toutefois que dans près de 40% des cas, la cause de l’acouphène reste inconnue. Rappelons que l’acouphène est un symptôme pouvant provenir d’une multitude d’origines plus ou moins complexes.
L’audiologiste évaluera le degré de dérangement causé par l’acouphène et les besoins de la personne pour ensuite émettre un plan d’intervention adapté. Les interventions et recommandations peuvent inclure une discussion afin de démystifier l’acouphène, des techniques pour mieux gérer l’acouphène (ex : enrichissement sonore, amplification auditive, relaxation, etc.) et la référence vers d’autres professionnels (ex : ORL ou médecin de famille si la cause de l’acouphène semble d’ordre médicale, physiothérapeute si l’origine est musculaire, psychologue si l’acouphène est très dérangeant, etc.). Les options varient selon les besoins de chaque personne.
Le cérumen est composé de lipides, d’acide aminés, de minéraux et de desquamation de la peau du conduit auditif. Il a un rôle de protection à jouer dans l’oreille. En effet, il protège les oreilles des infections, des champignons et des corps étrangers en ayant des propriétés antibactériennes et antifongiques.
L’oreille a un système autonome de migration pour l’évacuation de la cire. Il n’y a donc pas besoin de nettoyer ou d’enlever le cérumen. Par contre, ceci devient problématique lorsque le cérumen s’accumule et n’arrive plus à sortir de lui-même (ex.: en raison d’un petit conduit, de physiologie différente, d’usage répété de coton-tiges, etc.).
Le symptôme le plus souvent rapporté est une sensation de blocage permanente ou fluctuante d’une ou des deux oreilles. Un bouchon peut donc engendrer une perte d’audition, augmenter la perception d’un acouphène et transformer le conduit auditif en un milieu humide, propice aux infections. Pour les porteurs d’appareils auditifs, le cérumen abondant peut également bloquer la sortie de son et diminuer considérablement l’efficacité de l’appareil.
L’audiologiste observe d’abord le conduit de l’oreille et fait un portrait médical du·de la patient·e·pour juger des risques de l’intervention. Plusieurs méthodes peuvent être utilisées selon les milieux (par aspiration, par extraction manuelle ou par irrigation).
Suite à l’extraction du bouchon, l’audiologiste évalue l’état du conduit auditif externe afin de finaliser son rapport, poursuivre avec une autre intervention et référer en ORL au besoin.
En temps normal, les neurones du nerf auditif envoient un message synchronisé permettant au système auditif d’interpréter la présence d’un son. Dans le cas d’une neuropathie auditive, il y a une perte de synchronie des messages véhiculés par les différentes fibres du nerf auditif en présence d’une bonne fonction de la cochlée. Cette dyssynchronie peut affecter l’acuité auditive (détection des sons), mais c’est généralement la perception de la parole qui est la plus touchée, ce qui se manifeste par une perte de compréhension ou intelligibilité de la parole.
Il existe différentes causes à la neuropathie auditive ainsi que différents lieux d’atteinte dans le système auditif. Les nouveaux-nés présentant certains facteurs de risque (ex.: surdité dans la famille, prématurité, hyperbilirubinémie, etc.) seraient plus à risque de souffrir de ce type d’atteinte. Dans plusieurs cas, l’atteinte serait d’origine héréditaire.
La neuropathie auditive se manifeste de façon très variable d’une personne à l’autre et parfois même d’une journée à l’autre pour un·e même patient·e, ce qui rend l’intervention complexe. Un suivi à long terme pour identifier les besoins du·de la patient·e est nécessaire. La personne touchée peut être fonctionnelle en milieu silencieux mais présenter des difficultés importantes en présence de bruit. Elle peut également présenter une acuité auditive normale mais ne pas parvenir à différencier les sons de la parole. Enfin, elle peut présenter une perte auditive, dont le degré peut varier de léger à profond. Dans tous les cas, les patient·e·s présentent des difficultés d’écoute en présence de bruit ambiant. En fonction de la perception de la parole du·de la patient·e, la neuropathie auditive peut occasionner des difficultés langagières.
L’audiologiste est à même, à l’aide de mesures objectives et de tests comportementaux, de conclure à la présence d’une neuropathie auditive. De concert avec d’autres professionnels (ex.: orthophoniste, médecin ORL, etc.) et en fonction des situations de handicap rapportées, il·elle élabore un plan d’intervention en partenariat avec le·la patient·e et ses proches. Les interventions peuvent inclure l’essai d’un appareil auditif, l’implantation cochléaire, des thérapies individuelles en audiologie et en orthophonie, une sensibilisation des proches aux stratégies de communication, etc. Les recommandations varient selon les besoins de l’individu et de son entourage.
L’otite est une inflammation de la peau ou des muqueuses de l’oreille. Selon l’endroit et des caractéristiques de l’inflammation, l’otite prend un nom différent. L’otite externe est une inflammation du conduit auditif externe, le plus souvent causée par une infection bactérienne ou fongique (à champignons). Le terme « otite du baigneur » y est souvent associé puisque ce type d’infection peut être contracté suite à la baignade. En effet, la rétention d’humidité dans le conduit auditif peut contribuer au développement d’une infection. Les personnes portant des appareils auditifs ou ayant une forme de conduit auditif empêchant l’humidité de s’échapper peuvent être plus à risque de développer une otite externe. De plus, une blessure au conduit auditif (ex.: causée par l’utilisation d’un coton-tige) peut aussi entraîner une otite externe.
L’otite externe peut être présente chez les enfants comme chez les adultes. Elle se déclare souvent par une douleur à l’oreille pouvant être amplifiée par les mouvements de la mâchoire. Des démangeaisons et des écoulements purulents (otorrhée) dans le conduit auditif peuvent aussi être présents. Lorsqu’il y a enflure ou otorrhée, il est possible qu’une sensation d’oreille bouchée, une baisse auditive et un acouphène surviennent. Ces symptômes peuvent fluctuer dans le temps en fonction de l’évolution de l’infection et du déplacement de l’otorrhée dans l’oreille. Généralement, tous ces symptômes disparaissent lorsque l’infection se guérit.
L’infection doit être traitée par un médecin. Une consultation avec le médecin de famille ou l’ORL est de mise dans le cas d’une otite externe.
L’audiologiste peut offrir des conseils préventifs afin d’éviter que l’otite externe ne se présente à nouveau. Selon les cas, il peut être recommandé de bien assécher les conduits auditifs après la baignade (sans utiliser de coton-tige), porter des bouchons de baignades, adapter les embouts des appareils auditifs, etc.
L’otite moyenne séreuse consiste en une accumulation de liquide dans l’oreille moyenne, sans présence d’infection. Pour comprendre le processus de l’otite dans le corps, il importe tout d’abord de clarifier le rôle de la trompe d’Eustache. Celle-ci est un tube reliant la gorge à l’oreille moyenne (la cavité remplie d’air derrière le tympan). Le tympan agit comme une membrane de tambour et, pour vibrer adéquatement, ses deux faces doivent être en contact avec de l’air à pression égale. La trompe d’Eustache est fermée au repos et s’ouvre lorsqu’on avale ou lors d’un bâillement pour permettre à l’air de circuler entre les différentes parties. Autrement dit, ce tube permet d’équilibrer l’air dans l’oreille moyenne et permet au tympan de vibrer correctement.
En raison d’une congestion nasale, d’amygdales enflées ou autre, la trompe d’eustache peut avoir de la difficulté à s’ouvrir pour équilibrer l’air. L’oreille moyenne se met donc à manquer d’air. Une pression négative se crée, tirant le tympan vers l’intérieur et limitant son potentiel de vibration. Par la suite, pour se protéger de cette pression, le corps sécrète un liquide qui s’accumule dans la cavité de l’oreille moyenne, ne pouvant être drainé par la trompe d’Eustache défaillante. Ce liquide rend le tympan rigide et l’empêche de vibrer en réponse aux sons de l’environnement.
Les enfants sont plus à risque de développer des otites moyennes séreuses que les adultes. Leurs trompes d’eustaches sont plus courtes et moins inclinées (plus horizontales) ce qui fait en sorte qu’elles se bloquent plus facilement et que le drainage est moins optimal.
Les symptômes d’une otite moyenne séreuse sont une baisse auditive, une sensation d’oreille bouchée et un possible acouphène. L’otite séreuse peut atteindre une seule oreille ou les deux à la fois. Elle peut aussi suivre une otite moyenne aiguë (avec infection), le liquide restant toujours dans l’oreille moyenne suite au traitement ou à la disparition de l’infection.
Chez les enfants, cette condition peut facilement passer inaperçue. Étant donné qu’il n’y a pas d’infection, de douleur ou de fièvre. Il est rare qu’un enfant atteint d’une otite moyenne séreuse verbalise ces symptômes. Un changement de comportement peut toutefois être noté par l’entourage. L’enfant peut avoir l’air inattentif, ne répondant pas toujours lorsqu’on lui parle. Il peut s’isoler des endroits bruyants ou des situations de groupes, peut avoir plus de difficulté à suivre les consignes, peut augmenter le volume de la télévision, etc.
Cette condition peut être chronique, créant une baisse auditive fluctuante et persistante. Il importe donc de rester vigilant aux signes d’otites chez les enfants, puisque cette condition peut nuire au développement du langage et des apprentissages.
L’audiologiste évalue l’audition en déterminant le degré et la nature de l’atteinte. S’il y a présence d’une otite, des signes d’atteinte à l’oreille moyenne seront notés. L’audiologiste pourra offrir des recommandations en lien avec l’hygiène nasale pour tenter de rétablir (ou de maintenir) le bon fonctionnement des trompes d’Eustache. Selon la baisse auditive notée à l’examen, une sensibilisation aux stratégies de communication sera faite.
Si ce n’est pas déjà fait, l’audiologiste peut référer au médecin de famille ou à l’ORL pour un suivi médical de la condition. Un suivi audiologique peut aussi être recommandé pour s’assurer d’une récupération de l’audition.
Il est à noter que l’évaluation audiologique peut être réalisée à tout âge. Il ne faut donc pas hésitez à consulter, même pour les tous petits. Ces derniers sont sensibles aux effets d’une baisse auditive (même temporaire), celle-ci pouvant affecter le développement du langage et des apprentissages.
L’otite est une inflammation de la peau ou des muqueuses de l’oreille. Selon l’endroit et les caractéristiques de l’inflammation, l’otite prend un nom différent. L’otite moyenne aiguë est une infection de l’oreille moyenne pouvant être d’origine bactérienne ou virale. Elle est fréquemment associée à une infection des voies respiratoires supérieures (IVRS).
Pour comprendre le processus de l’otite dans le corps, il importe tout d’abord de clarifier le rôle de la trompe d’Eustache. Celle-ci est un tube reliant la gorge à l’oreille moyenne (la cavité remplie d’air derrière le tympan). Le tympan agit comme une membrane de tambour et, pour vibrer adéquatement, ses deux faces doivent être en contact avec de l’air à pression égale. La trompe d’Eustache est fermée au repos et s’ouvre lorsqu’on avale ou lors d’un bâillement pour permettre à l’air de circuler entre les différentes parties. Autrement dit, ce tube permet d’équilibrer l’air dans l’oreille moyenne et permet au tympan de vibrer correctement.
Le plus souvent, l’otite moyenne aiguë est déclenchée par une infection des voies respiratoires supérieures (ex. : rhume, grippe). Cette infection peut monter par la trompe d’Eustache pour atteindre l’oreille moyenne. Les IVRS peuvent affecter ou bloquer la trompe d’Eustache, l’empêchant de s’ouvrir et de remplir son rôle. Ainsi, l’oreille moyenne peut se mettre à manquer d’air, une pression négative se créant derrière le tympan. Un liquide s’accumule dans la cavité de l’oreille moyenne, ne pouvant être drainé par la trompe d’Eustache défaillante. L’infiltration de virus ou de bactéries dans ce liquide crée une inflammation de l’oreille moyenne, qui est appelée « otite moyenne aiguë ».
Les symptômes de l’otite moyenne aiguë sont principalement de la douleur à une ou aux deux oreilles, de la fièvre et une baisse d’audition. Parfois, il est possible de voir un liquide purulent (otorrhée) s’écouler de l’oreille, révélant qu’il y a eu perforation tympanique. Ces symptômes sont habituellement temporaires. Lorsque l’infection se guérit, la fièvre et la douleur se dissipent. L’atteinte auditive peut persister plus longtemps, mais disparaît généralement dans les semaines suivantes.
Les enfants sont plus disposés à développer des otites moyennes aiguës puisqu’ils contractent davantage d’IVRS comparativement aux adultes. De plus, leurs trompes d’Eustaches sont plus courtes et moins inclinées (plus à l’horizontale), de manière à ce que les pathogènes s’infiltrent plus facilement dans l’oreille. Environ 75% des enfants font au moins une otite avant l’entrée à l’école.
Si des symptômes de fièvre et de douleur aux oreilles se déclarent, il est recommandé de consulter un médecin. En effet, l’infection doit être traitée ou suivie par un médecin.
L’audiologiste évalue l’audition en déterminant le degré et la nature de l’atteinte. S’il y a présence d’une otite, l’évaluation auditive démontre des signes d’atteinte à l’oreille moyenne. Si ce n’est pas déjà fait, l’audiologiste pourra référer la personne au médecin de famille ou à l’ORL pour un suivi médical de la condition. De plus, l’audiologiste pourra offrir des recommandations en lien avec l’hygiène nasale pour tenter de rétablir (ou de maintenir) le bon fonctionnement des trompes d’Eustache. Si une baisse auditive est relevée à l’évaluation audiologique, une sensibilisation aux stratégies de communication sera faite. Un suivi audiologique peut être recommandé pour s’assurer d’une récupération de l’audition.
Il est à noter que l’évaluation audiologique peut être réalisée à tout âge. Il ne faut donc pas hésitez à consulter, même pour les tous petits. Ces derniers sont sensibles aux effets d’une baisse auditive (même temporaire), celle-ci pouvant affecter le développement du langage et des apprentissages.
L’otosclérose est une condition pathologique de l’oreille moyenne qui se traduit par une formation anormale d’os autour de l’étrier, un des trois petits osselets rattachés au tympan. Cette calcification rend l’étrier rigide, nuisant ainsi à son mouvement et, par la même occasion, au cheminement du son vers l’oreille interne.
Cette pathologie peut survenir chez les patient·e·s de tous âges, mais elle se manifeste généralement chez les femmes dans la vingtaine et est souvent associée à des changements hormonaux (ex.: grossesse).
L’otosclérose est une condition pathologique à évolution progressive qui toucherait jusqu’à 10 % de la population caucasienne. Elle est aussi reconnue comme étant héréditaire et, bien qu’elle puisse n’affecter qu’une seule oreille, elle atteint généralement les deux.
Le symptôme le plus souvent rapporté par les personnes atteintes d’otosclérose est une diminution de l’audition dans l’oreille affectée, entravant ainsi la communication. Des acouphènes et des vertiges peuvent aussi être présents.
L’audiologiste effectue d’abord une évaluation audiologique pour attester la présence d’une baisse auditive ainsi que pour émettre ou corroborer l’hypothèse d’otosclérose. Suite à l’évaluation, il·elle fait une référence en ORL.
Ces évaluations sont nécessaires et aident grandement le·la médecin lors de la prise de décision quant à l’intervention à effectuer. Si le·la médecin recommande une chirurgie, l’audiologiste fera un suivi après la chirurgie pour documenter les changements dans l’audition du·de la patient·e et de ses symptômes. Lorsque la chirurgie n’est pas envisageable ou si elle est refusée par le·la patient·e, l’audiologiste peut offrir le port d’aides auditives comme solution alternative pour traiter la perte auditive. Il·Elle recommande alors les aides auditives et explique leur fonctionnement et leur utilisation au patient.
Avec l’âge, des changements physiologiques s’effectuent à plusieurs niveaux dans l’organisme. Le système auditif n’en étant pas exclu, il subit lui aussi des modifications au cours des années. La presbyacousie se définit comme étant une atteinte auditive reliée au vieillissement.
La majorité de ces changements se situent dans l’oreille interne et le système auditif central (le cerveau). L’oreille interne, composée de la cochlée, contient des milliers de cellules qui transforment les sons en signaux électriques. Ces signaux électriques sont ensuite transmis par d’autres cellules nerveuses jusqu’au cerveau pour être analysés. Avec l’âge, des dommages s’accumulent auprès de ces cellules et des structures anatomiques qui les entourent. Ces dommages font en sorte que les sons de l’environnement sont moins bien captés et moins bien décodés. En d’autres termes, le volume des sons doit être plus élevé pour être entendu et les sons, comme la parole, perdent de leur clarté.
La presbyacousie crée une baisse d’audition aux deux oreilles, de manière symétrique et plus marquée dans les sons aigus (hautes fréquences). L’atteinte auditive s’installe très lentement dans le temps, ce qui fait en sorte qu’elle peut passer inaperçue durant plusieurs années. En raison de son arrivée insidieuse, il est fréquent que l’entourage de la personne note des signes de perte auditive avant même que la personne concernée ne s’en aperçoive.
Au départ, la presbyacousie est légère et peut causer de la difficulté à percevoir les chants d’oiseaux et certaines sonneries (ex.: sonnerie du micro-onde ou de la minuterie), de la difficulté à comprendre la parole en présence de bruit, au cellulaire, etc. Par la suite, toujours très graduellement, le degré de l’atteinte auditive augmente et de plus en plus de sons deviennent difficiles à percevoir. La clarté de la parole se détériore, ce qui peut donner l’impression que les autres articulent mal. Le volume de la télévision et de la radio doit être augmenté, il est difficile de comprendre quelqu’un qui parle rapidement, de dos ou à distance (ex. : d’une autre pièce dans la maison), etc. En outre, la sécurité de la personne peut être compromise si elle a des difficultés à percevoir les alarmes sonores (ex.: détecteur de fumée), les bruits des voitures sur la rue, les klaxons, etc. Avec le temps, toutes ces difficultés peuvent mener à la restriction des activités et au retrait social.
De plus, il est à noter qu’un acouphène, une intolérance aux sons forts et des pertes d’équilibre peuvent être associés à la presbyacousie.
Tout d’abord, l’audiologiste évalue l’audition pour déterminer la présence d’une baisse auditive, son degré et son origine. L’audiologiste pourra émettre l’hypothèse d’une presbyacousie. Les besoins de la personne dans différentes situations (ex. : à la maison, au restaurant, au travail, etc.) sont aussi évalués pour ensuite émettre des recommandations adaptées. Les recommandations peuvent inclurent l’appareillage auditif, des aides de suppléance à l’audition (ex. : écouteurs pour la télévision ou téléphone amplifié), une sensibilisation des proches aux stratégies de communication, des cours de lecture labiale (lire sur les lèvres), etc. Les options varient selon les besoins de la personne et de son entourage.
L’exposition au bruit au travail est une réalité pour plusieurs Québécois·es. Que ce soit en usine, dans le domaine de la construction, du transport, du spectacle ou autre, le bruit peut parfois atteindre des niveaux très élevés. Les dommages à l’audition se créent en fonction du volume du bruit et du temps d’exposition. Plus le volume est fort, plus rapidement se feront les dommages.
Après une journée de travail, les travailleurs et travailleuses dans le bruit peuvent se sentir fatigué·e·s, avoir les oreilles qui bourdonnent et une sensation d’oreilles bouchées. Avec l’accumulation des jours/années d’exposition au bruit, ces symptômes initialement temporaires peuvent devenir permanents. De ce fait, une surdité professionnelle et un acouphène peuvent survenir.
La surdité professionnelle touche habituellement les deux oreilles également. Le plus souvent, l’atteinte débute dans les hautes fréquences. Ainsi, les sons aigus sont plus difficiles à percevoir (ex. : chants d’oiseaux, sonneries). Des difficultés de compréhension de la parole dans le bruit et en groupe sont souvent les premiers signes d’une atteinte auditive. Un acouphène (sifflement, tintement ou bourdonnement) peut aussi apparaitre. Avec le temps, l’exposition au bruit peut faire progresser l’atteinte auditive, rendant plus difficile la compréhension de la parole au quotidien.
Généralement, ce type d’atteinte auditive s’installe progressivement, ce qui fait en sorte qu’elle peut passer inaperçue durant plusieurs années. En raison de son arrivée insidieuse, il est fréquent que l’entourage note des signes de perte auditive avant même que la personne concernée ne s’en aperçoive.
Tout d’abord, l’audiologiste évalue l’audition pour déterminer s’il y a une baisse auditive, son degré et son origine. Le cas échéant, l’audiologiste pourra émettre l’hypothèse d’une atteinte auditive due au bruit. Si la personne est ou a été couverte par la CNESST lors de l’exposition au bruit au travail, une demande d’indemnisation pourra être faite. L’audiologiste pourra entamer les démarches et référer la personne à un médecin ORL pour compléter le processus auprès de la CNESST.
De plus, l’audiologiste évalue les besoins de la personne dans différentes situations (ex.: à la maison, au restaurant, au travail, etc.) pour ensuite émettre des recommandations adaptées. Les recommandations peuvent inclurent l’appareillage auditif, des aides de suppléance à l’audition (ex.: écouteurs pour la télévision ou téléphone amplifié), une sensibilisation des proches aux stratégies de communication, des cours de lecture labiale (lire sur les lèvres), etc. Les options varient selon les besoins de la personne et de son entourage.
Occasionnellement, l’audiologiste peut être amené·e au poste de travail pour évaluer le niveau sonore auquel les travailleurs sont exposés. Des recommandations concrètes sont ensuite émises pour tenter de prévenir la fatigue auditive. Ces recommandations concernent la réduction du bruit à la source, la réduction de la propagation du bruit, la diminution du temps d’exposition au bruit et, en dernier lieu, le port de protection auditive.
Selon les lignes directrices canadiennes relatives au trouble de traitement auditif (TTA) chez les enfants et les adultes, « le trouble du traitement auditif origine supposément dans le système auditif et est caractérisé par une limite persistante des performances associées à des activités auditives, donnant lieu à des conséquences significatives sur la participation […] comme converser dans un cocktail, localiser une sirène dans la rue, comprendre des directives à plusieurs niveaux ou écouter de la musique ». Les difficultés de traitement du signal acoustique ne s’expliquent pas par un problème langagier, attentionnel ou cognitif, ni par une atteinte de la sensibilité auditive.
Qu’il soit développemental ou acquis, le TTA peut altérer les habiletés de perception d’un signal dans le bruit, de latéralisation (gauche ou droite), de localisation (d’où provient le son), de discrimination auditive (confusions de sons), d’identification de patrons auditifs et d’organisation séquentielle (ordre des informations). Les problèmes développementaux notés chez les enfants peuvent être temporaires (retard de maturation) ou permanents. Le TTA chez l’enfant peut affecter le développement du langage, de la communication, de la cognition ainsi que la socialisation. Les cas de TTA acquis peuvent être associés à un événement connu (ex.: accident vasculaire cérébral, tumeur, etc.) ou résulter de problèmes auditifs de nature périphérique qui peuvent être temporaires (ex.: otites, etc.).
Au quotidien, le TTA peut se manifester par des difficultés à suivre des instructions, une lenteur dans l’interprétation des consignes, l’habitude de se fier davantage aux informations visuelles, des difficultés à comprendre la parole dans un contexte non optimal (ex.: bruit ambiant, parole rapide, etc.), des difficultés à différencier certains sons de la parole, des difficultés à demeurer attentif à un message auditif, des difficultés d’organisation et de structure dans les apprentissages, des difficultés à apprendre des éléments séquentiels (ex.: réciter les mois de l’année, compter, etc.), etc. Les enfants peuvent présenter un retard langagier, des difficultés d’apprentissage de la lecture et de l’écriture, des résultats scolaires qui semblent moindres que les capacités de l’enfant et des problèmes de comportement. Comme plusieurs signes sont communs avec le trouble déficitaire de l’attention, et les troubles d’apprentissage et de langage, une évaluation audiologique complète avec une évaluation TTA est nécessaire pour conclure à la présence d’un TTA.
L’audiologiste est le·la professionnel·le responsable de l’évaluation de la fonction auditive périphérique et du TTA. Il·Elle utilise plusieurs tests normés, disponibles à partir de l’âge de 7 ans, pour déterminer les habiletés de traitement auditif affectées. Il·Elle considère également les évaluations réalisées en orthophonie, en psychologie, en neuropsychologie et en orthopédagogie dans la formulation de la conclusion audiologique. Les situations de handicap vécues à la maison, à l’école et en milieu de travail sont également prises en considération afin de documenter la manière dont le TTA affecte la participation sociale.
Lorsque l’audiologiste conclue à la présence d’un TTA, il·elle élabore, de concert avec le·la patient·e et ses proches, un plan d’intervention. Les interventions peuvent inclure des services en centre de réadaptation par une équipe multidisciplinaire, des thérapies en audiologie, des modifications de l’environnement afin de faciliter l’accès au message sonore, une sensibilisation des proches et enseignant·e·s, la mise en place de stratégies de communication, etc. Les recommandations varient selon les besoins de l’individu et de son entourage.